Critère
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ARE (maintien mensuel)
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ARCE (capital versé en deux fois)
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Montant reçu
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100 % des droits restants (mensuellement)
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45 % des droits restants (versé en 2 fois)
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Cumul avec revenu freelance
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Oui, selon un abattement
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Non, mais liberté de revenus ensuite
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Sécurité sur la durée
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Oui (jusqu’à la fin de vos droits)
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Non (paiement unique en deux fois)
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Adapté à
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Débutant, activité incertaine
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Freelance avec mission ou business plan solide
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Formalité à prévoir
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Déclaration mensuelle avec justificatifs
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Demande d’ARCE à faire après création d’activité
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Avantage
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Sécurité de revenu si CA faible
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Trésorerie immédiate pour investir
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Inconvénient
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Moins intéressant si CA élevé
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Pas de filet de sécurité ensuite
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Quelles étapes pour devenir freelance sans perdre ses droits ?
- Déclarer la création d’entreprise (auto-entrepreneur, SASU, etc.) sur autoentrepreneur.urssaf.fr ou via guichet unique.
- Informer son conseiller Pôle emploi du démarrage d’activité.
- Remplir le formulaire de demande ARCE si cette aide est choisie.
- Conserver ses attestations (SIRET, statut, convention de portage, etc.).
- Continuer à actualiser sa situation chaque mois même avec peu ou pas de revenus.
En suivant ces étapes, il est tout à fait possible de cumuler freelance et chômage, sans perdre ses droits à l’indemnisation.
Adapter son planning et ses déclarations mensuelles (actualisation)
Chaque mois, le freelance doit actualiser leur situation sur le site de Pôle emploi. Pour ceux qui optent pour le maintien ARE, il est nécessaire de :
- Indiquer avoir exercé une activité non salariée
- Déclarer le chiffre d’affaires encaissé (et non facturé) du mois précédent
- Fournir l’attestation mensuelle de revenus si demandée
Le montant des allocations chômage est ensuite recalculé avec un abattement forfaitaire (34 % pour prestations de service) avant d’être partiellement versé. Cela permet de cumuler freelance et chômage de façon souple, à condition d’avoir une bonne rigueur administrative.
Quel statut freelance choisir pour ne pas perdre son droit chômage ?
Micro-entreprise et chômage : le plus simple pour démarrer
La micro-entreprise est souvent le statut freelance le plus accessible pour les demandeurs d’emploi. En effet, ce régime permet de cumuler freelance et chômage facilement, tant en optant pour le maintien de l’ARE qu’en demandant l’ARCE auto-entrepreneur. En 2024, plus de 60 % des freelances indemnisés par Pôle emploi ont démarré sous ce statut (source : INSEE, données croisées Urssaf).
Grâce à sa simplicité administrative, la micro-entreprise et chômage forment un duo sécurisant pour tester une activité. Il suffit de déclarer son chiffre d’affaires mensuel pour que Pôle emploi recalcule les droits ARE.
Par exemple, un freelance en rédaction web percevant 1 200 € d’ARE/mois et déclarant 500 € de chiffre d’affaires verra ses allocations réduites, mais partiellement maintenues (après abattement de 34 %, seuls 330 € seront pris en compte dans le calcul).
Ce cumul ARE et revenus auto-entrepreneur est limité dans le temps (jusqu’à épuisement des droits). À noter : pour bénéficier de l’ARCE, le freelance doit choisir l’option en amont de l’activité. Il touchera alors 45 % du reliquat ARE en deux versements.
Enfin, le statut freelance et chômage via la micro-entreprise est reconnu et encadré par Pôle emploi, ce qui facilite les démarches. Il reste la solution la plus souple pour devenir freelance en touchant le chômage sans risque administratif.
Portage salarial : continuer à cotiser et sécuriser ses revenus
Le portage salarial offre un cadre idéal pour cumuler freelance et chômage tout en continuant à cotiser pour l’assurance chômage. Contrairement à la micro-entreprise, le freelance porté conserve un statut salarié, ce qui lui ouvre des droits similaires à ceux des salariés classiques. En 2024, plus de 110 000 freelances étaient en portage salarial en France (source : PEPS, syndicat du portage), dont une part importante d’anciens demandeurs d’emploi.
Ce modèle fonctionne bien pour des missions longues ou bien rémunérées. Le freelance signe un contrat avec une société de portage qui facture le client et lui reverse un salaire mensuel. Ce revenu salarié est soumis aux cotisations, et permet ainsi de reconstituer des droits à l’ARE en fin de mission, ce qui n’est pas le cas avec une activité non salariée.
En cumulant freelance et ARE sous ce statut, le freelance indemnisé par Pôle emploi peut voir ses allocations recalculées selon son revenu net perçu chaque mois.
Exemple : un consultant IT en mission de 6 mois à 5 000 € mensuels, porté, peut continuer à percevoir partiellement ses droits, dans la limite des plafonds. De plus, le portage salarial facilite les déclarations auprès de Pôle emploi, car c’est l’entreprise de portage qui fournit les bulletins de salaire. Pour beaucoup, portage salarial et chômage riment avec sérénité administrative et protection sociale optimale.
SASU ou EURL : attention aux risques sur vos droits
Choisir une SASU ou une EURL pour se lancer en freelance peut paraître attractif pour des raisons fiscales ou patrimoniales. Pourtant, ce statut peut poser des risques importants sur les droits au chômage, surtout si l’on souhaite cumuler freelance et ARE.
En SASU, le dirigeant est considéré comme assimilé salarié, mais non indemnisable au titre de l’assurance chômage s’il ne se verse pas de salaire, ou s’il n’est pas lié par un contrat de travail. En EURL, le gérant est travailleur non salarié (TNS), donc exclu du régime de l’ARE.
En 2023, seulement 8 % des freelances indemnisés par Pôle emploi avaient opté pour une SASU (source : étude Freelance.com), et souvent dans le cadre d’une activité tech à fort CA. Pour ceux qui choisissent ce statut, il est crucial de ne pas se verser de rémunération immédiatement pour conserver leurs allocations. Dans ce cas, Pôle emploi considère qu’il n’y a pas encore d’activité générant un revenu, ce qui permet le maintien total des ARE.
Cependant, dès que le freelance commence à se rémunérer, ses allocations sont réduites. Le calcul est complexe et dépend des dividendes éventuels, surtout en SASU.
Le statut freelance et chômage via une société requiert donc un accompagnement par un expert-comptable, notamment pour sécuriser le cumul ou la demande d’ARCE. Dans la plupart des cas, la micro-entreprise ou le portage sont plus adaptés pour démarrer en toute sécurité.
Devenir freelance après un licenciement ou une rupture conventionnelle : cas concrets
Après une rupture conventionnelle : tout est possible
Une rupture conventionnelle est souvent la voie royale pour devenir freelance en touchant le chômage. Elle ouvre droit à l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) sans différé important, permettant de sécuriser le démarrage d’une activité indépendante. C’est ce qu’a fait Julie, 34 ans, ancienne cheffe de projet dans une PME. Après une rupture conventionnelle en avril 2024, elle a lancé son activité de consultante en communication en micro-entreprise. Grâce à son ARE de 1 200 €/mois et un chiffre d’affaires de 800 €, elle a bénéficié d’un cumul ARE et revenus auto-entrepreneur, réduisant ses allocations de seulement 528 € après abattement.
Julie a choisi de conserver ses ARE plutôt que de demander l’ARCE auto-entrepreneur, afin de bénéficier d’un filet de sécurité mensuel. Ce cas illustre comment freelance et ARE sont compatibles dès lors que les revenus sont modestes au démarrage.
Le statut freelance et chômage est donc tout à fait possible après une rupture conventionnelle, à condition de déclarer son activité à Pôle emploi et de choisir entre maintien ou capitalisation des droits. Cette solution séduit de plus en plus de cadres : selon Pôle emploi, plus de 25 % des freelances indemnisés en 2024 avaient quitté leur poste via ce dispositif. Un atout pour démarrer sereinement une activité indépendante et Pôle emploi.
Après une démission : attention aux délais et conditions
Se lancer en freelance après une démission est plus complexe, mais pas impossible. Depuis le 1er novembre 2019, certaines démissions peuvent ouvrir droit au chômage, à condition qu’elles soient légitimées par un projet de reconversion ou de création d’entreprise validé par une commission régionale de Pôle emploi.
Prenons l’exemple de Romain, 41 ans, développeur web salarié dans une ESN depuis 10 ans. Il démissionne en janvier 2025 avec un projet solide de création de SASU pour proposer ses services en freelance. Il monte un dossier avec un conseiller en évolution professionnelle (CEP), qui est accepté. Deux mois plus tard, il est reconnu comme freelance indemnisé Pôle emploi et perçoit ses ARE (1 500 €/mois), tout en développant sa structure sans se rémunérer. Durant cette période, il peut opter pour l’ARCE, versée en deux fois, ou maintenir l’ARE s’il prévoit des revenus limités au départ.
Mais attention : en cas de démission classique sans projet validé, aucune indemnité chômage n’est versée pendant 121 jours, et même après ce délai, l’ouverture des droits reste incertaine. Le freelance dans ce contexte exige donc une préparation rigoureuse, notamment pour bénéficier du cumul freelance et ARE ou de l’ARCE.
Les porteurs de projet sont invités à bien se faire accompagner. D’après la DARES, seulement 7 % des freelances démissionnaires en 2023 ont pu obtenir l’ARE après démission pour création.
En fin de CDD ou d’intérim : optimiser sa transition vers le freelancing
Les fins de CDD ou missions d’intérim ouvrent souvent des droits au chômage, ce qui permet d’envisager une activité indépendante dans un cadre sécurisé.
C’est le choix de Sonia, 27 ans, graphiste après 2 années de missions en intérim. En septembre 2024, après une fin de mission, elle décide de créer sa micro-entreprise et bénéficie de l’ARE (1 050 €/mois) tout en réalisant des missions en freelance.
Grâce au cumul ARE et revenus auto-entrepreneur, Sonia peut générer jusqu’à 700 € de chiffre d’affaires par mois sans perdre la totalité de ses droits. Elle choisit également un accompagnement Pôle emploi (atelier CréActifs) pour structurer son offre.
Le freelance et chômage fonctionne ici comme un filet de sécurité, le temps de monter une clientèle. En cas de croissance rapide, elle pourra ensuite opter pour un changement de statut (ex : passage en portage salarial ou SASU).
Selon Pôle emploi, plus de 15 % des freelances inscrits après un CDD en 2023 ont utilisé l’ARE comme tremplin pour créer leur activité. Ce cas illustre bien comment chômage et activité indépendante peuvent cohabiter temporairement pour sécuriser un démarrage.
Il suffit de déclarer ses revenus mensuels, et de ne pas dépasser les plafonds liés à ses indemnités. Ce modèle hybride reste très utilisé, notamment chez les jeunes freelances.
Exemples de parcours : de salarié à freelance
De nombreux profils illustrent la diversité des trajectoires possibles entre salariat et activité indépendante tout en bénéficiant du chômage.
Nathalie, 38 ans, ancienne responsable marketing, a quitté son poste via une rupture conventionnelle. Elle a opté pour le portage salarial, lui permettant de conserver sa protection sociale et de cumuler freelance et ARE pendant ses débuts.
Henri, 29 ans, ingénieur en fin de CDD, a créé sa micro-entreprise pour faire du consulting en data. Il déclare ses revenus chaque mois et perçoit encore 800 € d’ARE mensuels, en plus de ses 900 € de chiffre d’affaires.
Juliette, 45 ans, a démissionné pour devenir coach professionnelle. Son projet a été validé dans le cadre de la démission-reconversion, lui permettant de percevoir l’ARCE (6 300 €) en deux temps pour financer son lancement.
Enfin, Nicolas, développeur web, a monté une SASU après licenciement. Il a choisi de ne pas se verser de rémunération les six premiers mois, ce qui lui a permis de conserver 100 % de son ARE.
Ces profils montrent que freelance et chômage peuvent être combinés, à condition de choisir un statut adapté (micro-entreprise, portage salarial, SASU) et de bien anticiper les modalités déclaratives auprès de Pôle emploi. Chaque situation est unique, mais une bonne information et un accompagnement personnalisé font toute la différence.
Foire aux questions sur freelance et chômage
Dois-je déclarer tous mes revenus ?
Oui, en tant que freelance indemnisé par Pôle emploi, vous devez déclarer tous les revenus issus de votre activité indépendante, même s’ils sont faibles ou ponctuels. Cette obligation concerne les micro-entrepreneurs, les freelances en portage salarial, en SASU ou en EURL. Pôle emploi calcule ensuite le montant de vos allocations en fonction des revenus déclarés, en tenant compte d’un abattement forfaitaire (34 % pour les prestations de services en micro-entreprise, par exemple). Ne pas déclarer vos revenus expose à un trop-perçu ou à des sanctions. Si vous cumulez freelance et chômage, la transparence est essentielle pour continuer à percevoir l’ARE dans les règles. Chaque mois, vous devez compléter votre actualisation sur l’espace Pôle emploi, en précisant le chiffre d’affaires ou les revenus nets, selon votre statut.
Et si je dépasse le plafond ?
En cas de dépassement des plafonds autorisés, vos allocations chômage peuvent être réduites ou suspendues. Pour les micro-entrepreneurs, si le revenu mensuel déduit (après abattement) dépasse 70 % de l’ancien salaire brut, vous ne percevez pas d’ARE ce mois-là, mais vos droits sont reportés. En portage salarial, si vous percevez un salaire équivalent à votre ancien revenu, l’ARE est également suspendue. Cela ne signifie pas une perte définitive, mais un décalage des droits. Si vous touchez l’ARCE auto-entrepreneur, vous ne pouvez plus percevoir d’ARE ensuite, même si votre activité ralentit. Pour bien gérer le cumul freelance et ARE, il est essentiel de suivre ses revenus de près. Anticipez les pics de chiffre d’affaires, et conservez une partie de votre trésorerie en cas de mois sans ARE.
Puis-je rester inscrit à Pôle Emploi comme freelance ?
Oui, vous pouvez rester inscrit à Pôle emploi tout en étant freelance, tant que vous êtes en recherche active de missions ou d’un emploi salarié. C’est courant chez les indépendants en démarrage ou ceux qui souhaitent un filet de sécurité. Il vous faudra continuer à remplir votre actualisation mensuelle, déclarer votre activité (même si vous ne générez pas encore de revenus) et participer aux actions proposées par votre conseiller. Ce statut hybride est reconnu sous le terme "activité réduite". Pour les freelances indemnisés Pôle emploi, c’est un moyen de cumuler activité et allocation, à condition de respecter les règles. Vous pouvez également bénéficier d’un accompagnement spécifique à la création d’entreprise, tel que l’ARCE ou des ateliers d’aide au lancement. Pôle emploi ne pénalise pas les freelances motivés : au contraire, l’objectif est de faciliter l’autonomie professionnelle.
Comment déclarer mes revenus freelance à Pôle emploi ?
Pour déclarer vos revenus freelance à Pôle emploi, vous devez remplir votre actualisation mensuelle sur votre espace personnel. Le type de revenu à déclarer dépend de votre statut juridique. En micro-entreprise, vous devez indiquer le chiffre d’affaires brut encaissé dans le mois, et Pôle emploi appliquera un abattement forfaitaire (34 %, 50 % ou 71 % selon l’activité). En SASU ou EURL, il faut déclarer le revenu net perçu (rémunération ou dividendes). En portage salarial, c’est le salaire versé par la société de portage qui est pris en compte. Cette déclaration permet de recalculer votre ARE mensuelle selon les règles du cumul ARE et revenus auto-entrepreneur. En cas d’erreur, vous risquez un trop-perçu, d’où l’importance d’être rigoureux. Si vous n’avez eu aucun revenu sur la période, il faut l’indiquer également, pour éviter la suspension des droits.
Est-ce que le portage salarial me permet de garder mes allocations ?
Oui, le portage salarial est compatible avec les allocations chômage (ARE). En tant que salarié porté, vous signez un contrat avec une société de portage, qui vous verse un salaire basé sur votre chiffre d’affaires. Si ce revenu est inférieur à votre ancien salaire de référence, Pôle emploi peut compléter avec l’ARE, selon les règles du cumul. Ce dispositif est apprécié par les freelances qui souhaitent sécuriser leur lancement, car il donne accès à une protection sociale complète (retraite, mutuelle, prévoyance) tout en maintenant un lien avec le régime salarié. Attention toutefois au coût élevé du portage (environ 45 à 50 % de frais), qui réduit le net perçu. Si vous envisagez ce statut freelance, il est recommandé de faire une simulation avec votre conseiller Pôle emploi, pour anticiper le montant de vos droits en fonction de votre activité.
Que faire si mon activité freelance ne décolle pas ?
Si votre activité indépendante ne décolle pas comme prévu, plusieurs options s’offrent à vous. Vous pouvez conserver votre statut de demandeur d’emploi tout en poursuivant votre projet. Tant que vos revenus restent faibles, vous continuerez à percevoir tout ou partie de l’ARE, dans le cadre du cumul freelance et chômage.
Si vous avez opté pour l’ARCE auto-entrepreneur, vous ne pourrez pas toucher d’ARE supplémentaire, mais vous pouvez demander un accompagnement renforcé (bilan, ateliers, coaching).
En parallèle, il est possible de rechercher un emploi salarié, ou de faire évoluer votre offre freelance (changer de cible, se former, rejoindre une plateforme). C’est le cas de Mélanie, freelance en rédaction web, qui après six mois sans client régulier, a repris un mi-temps tout en maintenant son activité secondaire.
Ne restez pas isolé : Pôle emploi propose des dispositifs d’aide à la reconversion ou à l’évolution du projet.
Chômage et freelancing : 3 erreurs à éviter
Ne pas déclarer son activité à temps
L’une des erreurs les plus fréquentes chez les freelances indemnisés par Pôle emploi est de ne pas déclarer leur activité indépendante dès son lancement. Que vous choisissiez la micro-entreprise, le portage salarial ou la SASU, toute activité professionnelle doit être signalée à Pôle emploi, même sans revenu immédiat. Cela permet d’éviter les trop-perçus ou une radiation. En cumulant freelance et chômage, vous devez respecter les règles de transparence : déclarer votre début d’activité lors de l’actualisation mensuelle et renseigner les revenus perçus. Ce manquement peut entraîner la suspension des droits ARE, voire un remboursement des allocations déjà perçues. Pour devenir freelance en touchant le chômage, mieux vaut anticiper et échanger en amont avec son conseiller. La création d’entreprise ne coupe pas automatiquement vos droits… à condition d’être dans les clous.
Mal choisir son option entre ARE et ARCE
Beaucoup de freelances débutants font un mauvais choix entre maintien de l’ARE et ARCE auto-entrepreneur, faute d’explication claire. L’ARE permet de percevoir ses allocations mensuellement tout en développant son activité freelance, ce qui est idéal pour tester son modèle. L’ARCE verse 45 % des droits restants en deux fois, mais met fin au versement de l’ARE. Or, en cas de démarrage lent, cela peut créer des difficultés de trésorerie. Ce choix est irréversible. Si vous souhaitez cumuler freelance et chômage, comparez bien les deux options selon votre profil, vos revenus estimés et vos besoins. Un freelance indemnisé par Pôle emploi qui choisit trop vite l’ARCE sans accompagnement peut se retrouver sans filet. Mieux vaut se faire accompagner et réaliser une simulation financière avant de décider.
Dépasser les plafonds ou se verser un revenu mal structuré
Lorsque vous cumulez chômage et activité indépendante, dépasser certains plafonds peut entraîner la réduction ou suspension de l’ARE. En micro-entreprise, le revenu mensuel après abattement ne doit pas excéder 70 % de votre ancien salaire brut pour conserver une partie de vos allocations. Dans le cas d’une SASU, un versement mal structuré (ex : gros dividende unique ou rémunération rétroactive) peut rendre difficile le calcul du droit au cumul. En portage salarial, un salaire élevé sur un seul mois peut aussi bloquer l’ARE. Pour les freelances indemnisés par Pôle emploi, il est essentiel de structurer ses revenus intelligemment, de les lisser dans le temps, et de bien comprendre les règles de calcul. N’oubliez pas que les droits sont reportés quand le cumul dépasse les seuils, mais un mauvais pilotage peut réduire considérablement votre visibilité financière.
Conclusion : lancez-vous sereinement en freelance avec le chômage
Se lancer en freelance tout en bénéficiant du chômage est une opportunité précieuse pour tester une activité en toute sécurité. Mais cela demande de bien comprendre les règles du cumul freelance et chômage. Deux options s’offrent à vous : le maintien de l’ARE, qui permet de percevoir ses allocations mensuellement en déclarant ses revenus, ou l’ARCE auto-entrepreneur, qui offre un capital de départ (45 % des droits restants) pour démarrer plus rapidement. Le choix entre ARE et ARCE doit être réfléchi et adapté à votre profil, votre besoin de trésorerie, et la visibilité sur votre chiffre d’affaires.
Côté statut, la micro-entreprise reste le cadre le plus simple pour cumuler activité indépendante et Pôle emploi. Le portage salarial est aussi une solution sécurisante, surtout pour les missions longues, car il permet de continuer à cotiser pour le chômage. En revanche, attention à la SASU : elle peut compliquer le calcul des droits et du maintien de l’ARE. Chaque situation étant unique, il est fortement conseillé de se faire accompagner par un expert-comptable ou un conseiller Pôle emploi pour éviter les erreurs (déclarations incomplètes, dépassements de plafonds, mauvais choix d’option).
En résumé : devenir freelance en touchant le chômage, c’est possible, à condition d’anticiper, de bien structurer ses revenus, et de rester en conformité avec les obligations de Pôle emploi. Avec les bons choix et un peu d’accompagnement, cette transition peut être le tremplin vers une activité indépendante durable.
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