Déposer un brevet ou garder le secret pour votre produit ? Voici quelques déboires d’entreprises qui vous permettront de choisir

Beaucoup de dirigeants d'entreprises se posent cette question.


Vous avez une idée innovante en tête. C'est quelque chose qui vous tient à cœur et vous avez besoin d'en parler à quelqu'un. Mais est-ce risqué ? Faite vous suffisamment confiance aux personnes qui vous entourent ?


Sachant que de nombreux serial entrepreneurs se sont positionnés dans la stratégie du « me too » (= stratégie de copie de produits et de business models à fort potentiel).





Devez-vous breveter ou garder le secret ?


Cette question loin d’être anodine est lourde de conséquence. 


Voici ci-dessous quelques anecdotes d’entrepreneurs qui ont choisi de garder le secret de leur invention ; et vous verrez que si pour certains cela se transforme en succès story, pour d’autres cela se termine bien mal.


1. En 1859, un entrepreneur américain, Edwin Laurentine Drake découvre comment faire jaillir le pétrole du sol en inventant le premier derrick.
A cette époque les gens se contentaient d'éponger le pétrole en surface du sol. Lorsque Drake eut l'idée d'aller chercher l’or noir en profondeur par forage vertical, on s’est moqué de lui ! Mais lorsque sa méthode a montré son efficacité, toutes les personnes qui se moquaient de Drake se sont aussitôt mises à construire des centaines de milliers derricks pour récupérer le pétrole. Son invention a pu être copiée en masse car Drake avait oublié de déposer les brevets nécessaires pour protéger sa méthode de forage. Ainsi Drake s’est retrouvé dépouillé de son invention et après bien de péripéties, le malheureux termina sa vie dans la miséré.

2. La mésaventure de Robert Kearns, l’inventeur des essuie-glaces par intermittences, est un problème récurrent dans le cercle des entrepreneurs. Croyant saisir l’invention du siècle, Kearns a présenté en toute confiance son invention à Henri Ford. Il pensait trouver en Ford un partenaire potentiel mais Kearns n’ayant pas déposé de brevets ni fait signé d’accord de confidentialité et de non divulgation d’invention, s’est fait dépossédé de son invention par Ford.
3. Dans le même registre, en 2004, Laurent Colasse, un entrepreneur français, a eu l’idée brillante d’inventer un porte-clés marteau brise glace avec une pointe en acier pour fracasser les vitres de voitures et une lame pour couper les ceintures de sécurité en cas d’accident. Un jour une entreprise japonaise, Tokyo Electronics, le contacte car trois de leurs employés venaient de mourir dans un accident de voiture car ceux-ci n'avaient pas pu se libérer. Laurent Colasse leur parle alors de son invention. Mal lui prit car dans les mois qui ont suivis, la société japonaise s’était approprié son idée et a fait fabriquer les portes clés marteaux.

Le risque est bien présent lorsque l’on ne souhaite pas breveter son invention mais beaucoup d’autres entreprises ont réussi à construire des empires industriels en gardant le secret de leur invention.

On citera la fameuse recette de KFC avec les onze herbes et épices du poulet du colonel Sanders ; ou encore la recette du Nutella jalousement gardée dans les usines de la société en Normandie.

Ou encore, Coca-Cola qui garde la recette de son fameux soda au fond d'un coffre-fort à son siège social à Atlanta. Plutôt que de déposer un brevet sur sa formule afin d’avoir l’exclusivité sur sa boisson pour une durée de 20 ans, Coca Cola a opté pour le secret.

Sage décision car si un brevet avait été déposé, aujourd‘hui la formule du Coca Cola aurait déjà été divulguée et réutilisée par les concurrents afin de fabriquer un produit similaire. En gardant sa formule secrète, l’entreprise reste l’unique propriétaire de sa boisson et cela depuis 1886.
Toutefois, en 2006, une employée administrative de Coca Cola, aidée par deux complices, a essayé de vendre la recette du fameux coca à son concurrent Pepsico. La combine n’a pas fonctionné car Pepsico les a immédiatement dénoncé. Mais cela souligne la difficulté et la dangerosité de garder en interne un secret d’entreprise. Il y a fort à parier que le vol d’un secret d’entreprise par un employé passerait inaperçu si le méfait avait eu lieu dans une petite entreprise peu connue.


En résumé :

Si vous êtes de nature anxieuse, je ne peux que vous conseiller d’exercer votre droit à la propriété intellectuelle. Autrement, vous risquez de devenir un tantinet soupçonneux et paranoïaque.

Pour rappel : un brevet est délivré par l'INPI (Institut National de la Propriété Industrielle), il s'agit d'un ensemble de droits de propriété qui interdit quiconque d'exploiter, sans autorisation pour une durée de 20 ans et sur un territoire délimité, votre création qu'elle soit technique, esthétique ou intellectuelle. Vous êtes donc protégé du risque d’imitation de vos produits/procédés par vos potentiels concurrents.

Un brevet n'est valide que sur le territoire où il est délivré mais il est possible de réaliser une extension géographique en ayant recourt à des brevets européens (OEB, OHMI) ou internationaux (OMPI) si vous souhaitez protéger votre produit sur un plus vaste territoire.


A savoir : vous ne pouvez pas protéger une idée ! A moins de la matérialiser.

S'il s'agit d'une campagne publicitaire, il vous suffira de produire des affiches, faire des graphiques, des photos, slogans, etc. Toutes matérialisation physique de votre idée est protégé par le droit d’auteur.


Alors, vaut-il mieux déposer un brevet ou garder le secret ???

L'avantage du brevet est qu'il confère à son propriétaire un droit exclusif d'exploitation sur son invention durant 20 ans. Il vous protéger de manière efficace mais il coûte cher. Une fois les 20 années passées, votre invention tombe dans le domaine public et sera divulgué à  tous vos concurrents.

Garder le secret, vous évitera des frais de dépôt de brevet. C’est aussi accorder votre confiance à autrui. Il est même possible que votre invention provoque un pic de motivation au sein de votre équipe qui se sentira valorisé par la confiance que vous leur accordez. Mais ne pas déposer de brevet et garder le secret, c’est prendre le risque de se faire voler son invention par un concurrent, un ancien employé ou qu'un tierce personne.


Pour conclure, retenez deux choses :
1. Un brevet vous assure tranquillité durant un temps limité.
2. Un secret garde sa valeur éternellement à condition que personne ne le découvre.
Enfin, la meilleure manière de garder un secret est de le divulguer qu’à un nombre réduit de responsables de l’entreprise qui comme vous ont gros à perdre si le secret est dévoilé.
Par exemple, il est dit que chez Coca Cola, seules trois personnes auraient accès à la liste complète des ingrédients entrant dans la composition du fameux soda.

Si vous ne savez toujours pas comment vous positionner face à la protection de votre produit/procédé, sachez que des organismes tels que l'INPI ou Anaqua peuvent vous accompagner dans la gestion de votre dépôt de brevet.
En ce qui me concerne, si je devais choisir, je déposerai un brevet pour mon produit, mon procédé ou ma marque dans le cas unique ou ceux-ci pourraient être facilement reproduits par les concurrents.




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Crédit photo : http://www.freedigitalphotos.net/images/Ideas_and_Decision_M_g409-Businessman_Head_With_Question_Mark_p91332.html

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