« L’uberisation » de la santé est une question de temps




Imaginez que votre enfant commence à avoir de la fièvre et se plaint de douleurs aux oreilles. Vous ouvrez ensuite une application sur votre téléphone mobile qui vous connecte immédiatement à un pédiatre. Ce médecin vous parlera par vidéo tout en accédant aux antécédents médicaux complets de votre enfant. 
Expliquer vos symptômes sera bientôt plus communs et moins chers qu'un thermomètre acheté à la pharmacie. Le médecin obtiendra ensuite des informations telles que la température, la fréquence cardiaque, le rythme respiratoire de votre enfant, et pourra même regarder dans son oreille. À partir de ces données, le pédiatre pourra demander selon les cas, un transfert de votre enfant à l'hôpital ou envoyer une ordonnance médicale. Tout cela en 15 minutes pendant que vous préparez le petit déjeuner. 
Cela semble être un rêve lointain dans un monde où toutes les visites aux urgences médicale prend pas moins de quatre heures, sans compter qu’il est également difficile de trouver un cabinet médical de garde.

Et pourtant, bientôt les applications mobiles s’appuieront sur un réseau de médecins qui répondront aux questions des patients le plus justement possible. Il sera possible alors de réaliser une consultation vidéo avec un médecin qui, si nécessaire, se déplacera au domicile du patient. 

La prochaine étape de cette révolution consiste à montrer aux acteurs de la santé la preuve que ce modèle pour poser un diagnostic médical permet d’économiser des ressources et d’obtenir de meilleurs résultats en termes d’efficacité/productivité. En attentant, en cas d’urgence, les solutions existantes visant à résoudre le problème de l'inefficacité de l'accès au système de santé consiste à visiter les sites web de mise en relation avec des médecins et d'appeler des centres de renseignements afin de trouver le cabinet médical de garde le plus proche. 

Mais quels sont les défis pour que ce modèle de santé soit déployé à grande échelle ?

Le premier de ces problèmes est le manque de professionnels qualifiés. Contrairement aux chauffeurs privés Uber, pour qui il est relativement facile d’obtenir un permis de conduire pour exercer cette activité, il existe au contraire une pénurie de professionnels de la santé, en particulier de médecins. Il n’y a pas assez de médecins aujourd'hui pour soigner tous les patients sur l'ensemble du territoire. 

L’absence de numérisation des consultations est un autre problème majeur. C'est étonnant à dire, mais aujourd’hui la grande majorité des informations médicales sont encore sur papier prenant la poussière dans des dossiers médicaux de patients. Pour qu'un professionnel puisse bien soigner un patient, il est essentiel qu'il ait accès aux antécédents médicaux de cette personne sous forme numérique. 

Le troisième défi à l'uberisation de la santé est le changement de mentalité. La télémédecine n'est pas encore reconnue, ce qui interdit aux médecins de réaliser des consultations vidéo avec leurs patients. De plus, avec cette pratique, il faudra s’assurer que la confidentialité et la sécurité des patients soient respectées. 

Tous ces obstacles sont sérieux mais pas insurmontables. Les évolutions dans ce domaine se feront certainement lentement mais sûrement et nous devons nous y préparer. La technologie peut aider à réduire les coûts et à résoudre les problèmes liés à l’accès aux soins pour les patients. Pour que cela se produise, nous devons faire abstraction d'un monde idéal où chaque personne recevrait un service individualisé en face-à face. 

En outre, il sera difficile de changer de paradigme et nous aurons besoin de beaucoup de gens talentueux prêts à remettre en question le statu-quo pour permettre ce progrès. Le chemin sera certainement sinueux et le terrain accidenté, mais ne doutons pas que l’ingénierie de l’information permettra bientôt d'offrir en temps réel une expérience enrichissante aux patients.






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